Le genre Document dans la littérature est celui qui s’ancre dans le réel avec la gravité du témoin et la rigueur du regard. Il ne cherche pas à inventer, mais à révéler. Il ne raconte pas pour distraire, mais pour comprendre, interroger, transmettre. Qu’il prenne la forme d’un témoignage, d’un récit d’enquête ou d’un journal, le document s’écrit au cœur du monde, dans sa chair vive, dans ses silences, ses injustices, ses splendeurs ou ses déroutes.
Lire un document, c’est franchir la frontière entre le récit et la réalité, c’est entrer dans la parole de celles et ceux qui ont vécu, observé, affronté. C’est découvrir la guerre à travers les yeux d’un reporter, la prison dans les mots d’un ancien détenu, ou l’hôpital vu de l’intérieur, par une main qui soigne. Le document ne prétend pas tout dire, mais il dit vrai. Il émeut sans chercher à séduire, dérange parfois, bouscule souvent. Il éclaire les zones d’ombre que la fiction contourne, et donne voix à ceux qu’on n’entend pas.
Dans un monde saturé d’opinions fugaces, ces textes font figure de boussole. Ils nous rappellent la nécessité d’écouter, de comprendre avant de juger. Certaines maisons d’édition, conscientes de l’importance de ces paroles ancrées dans le réel, choisissent de publier ces documents avec exigence et respect. Elles ouvrent leurs catalogues à ces œuvres qui racontent l’humain, sans fard, sans filtre, parfois au péril de l’émotion ou de la neutralité.
Car dans ce genre, la littérature ne se contente plus d’imaginer : elle devient mémoire, cri, trace. Une littérature du réel, qui bat au rythme du monde et murmure entre les lignes : ceci a été vécu.
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