À 18 ans, Pauline vit avec ses parents dans la maison en face de la mienne. Entre nos demeures s’étirent quelques frondaisons luxuriantes et un sentier discret qui serpente à travers le lotissement.
Pauline n’a pas toujours été une fille ! À l’époque, elle s’appelait Pol et c’était un garçon. J’ai été sa baby-sitter durant mes années de lycée, entre mes 16 et 18 ans. Il avait 4 ans de moins que moi.
Pour me faire de l’argent de poche, je le gardais les vendredis et samedis soir, lorsque ses parents sortaient, et parfois même tout le week-end. Ses parents se montraient généreux : ils me donnaient 500 bahts pour une soirée, soit environ 13 euros, une belle somme pour une jeune fille comme moi.
Je l’aidais à faire ses devoirs, tout en faisant les miens en même temps. Un jour, alors que nous étudions seuls, côte à côte dans sa chambre, il essaya de m’embrasser. Surprise, je le laissais faire quelques secondes, juste pour goûter sa bouche. Elle était délicieuse. C’était celle d’un enfant, avec l’haleine d’un enfant. Il avait 13 ans. Je le repoussai rapidement, en lui disant que ce n’était pas correct, qu’il était trop jeune, et que moi aussi je l’étais. À 17 ans, je n’avais encore jamais embrassé ni garçon ni fille, et j’avais voulu voir ce que cela faisait de mêler ma salive à celle d’un autre, le contact d’une langue enroulant la mienne…
Honnêtement, si Pol avait eu mon âge, j’aurais prolongé l’instant. J’aurais même songé à aller plus loin. En effet, c’était un très beau garçon, un peu efféminé. Il avait, sur le devant de la joue gauche, un adorable petit grain de beauté à peine plus grand qu’une tête d’épingle. J’appris plus tard que cela signifiait un côté artistique, une certaine introversion et sensibilité. À mes yeux, ce grain de beauté lui donnait un air excitant, coquin. Je le trouvais craquant. Il avait des traits fins, des lèvres sensuelles, un sourire angélique, de belles dents bien alignées. Ses cheveux étaient courts, presque rasés sur les côtés et à l’arrière, avec une longueur un peu plus importante sur le dessus. Cette coupe faisait partie intégrante de l’uniforme scolaire. Je le trouvais vraiment mignon, tout à fait à mon goût avec son allure de jeune premier de la classe.
Du coup, comme je lui avais dit qu’il était trop jeune, il me demanda si, plus tard, j’accepterais qu’il m’embrasse. Je ris doucement devant son audace et sa ténacité. « Tu es trop chou », lui répondis-je simplement en l’attrapant par le menton et en frottant doucement mon nez contre le sien en signe d’affection. Il me murmura alors avec un sourire : « Tu sens trop bon, et tu es trop belle. »
Un peu plus tard, le crissement de pneus sur le gravier annonça le retour de ses parents. Je déposai un doux baiser sur ses lèvres et lui dis : « Tes parents arrivent, je rentre chez moi, tu sais que ma mère attend toujours mon retour avant d’aller se coucher. À plus tard mon chéri. »
Des mois plus tard, je me souviens, nous étions la veille de son anniversaire : il allait fêter ses 14 ans. De mon côté, j’en avais toujours 17 et j’approchais doucement de la majorité. Je lui demandai, d’un ton complice, ce qu’il souhaitait recevoir comme cadeau. Il me répondit, avec une désinvolture presque provocante, qu’il voulait me voir toute nue. Je ne pus m’empêcher de pouffer de rire, puis, après un instant de réflexion, je lui lançai en souriant : « On verra plus tard, tu n’as pas encore quatorze ans ! »
Le lendemain de son anniversaire, je me présentai chez lui à 18 heures. Ses parents s’apprêtaient à sortir dîner. Sa mère me remit 1 000 bahts en me disant : « Tiens, Ovaline, vous pourrez vous acheter à manger avec ça. Le reste est pour toi. » Je la remerciai d’un wai, ce geste traditionnel thaïlandais qui exprime à la fois la salutation, le respect et la gratitude, avant de monter à l’étage rejoindre Pol dans sa chambre.
Pol était assis à son bureau, plongé dans un livre de maths. Sans bruit, à pas feutrés, je m’approchai derrière lui, puis l’enlaçai tendrement avant de parsemer sa joue d’une pluie de baisers sonores. « Bon anniversaire mon grand garçon », lui murmurai-je à l’oreille. Il me lança, d’un ton amusé : « C’était hier ! » Je souris et répliquai : « Pour moi, c’est aujourd’hui, puisque je n’étais pas avec toi hier. » Je sortis alors un livre et m’allongeai sur son lit pour le lire.
Pol attendit que ses parents claquent la porte et démarrent la voiture, puis se tourna vers moi et me demanda, le regard pétillant :
— Alors ? Tu as pensé à mon cadeau ? Je peux te voir toute nue ?
Je ris de bon cœur avant de répondre :
— Tu es sûr de toi ? Tu n’es pas un peu jeune pour découvrir le corps d’une jeune fille nue ?
Il prit un air faussement offusqué :
— Non, j’ai 14 ans. Tous mes amis ont déjà vécu ce genre de choses.
Je m’assis sur le bord du lit et lui lançai, avec un air de défi :
— Très bien, mais d’abord tu me montres ta bite.
Pol sembla plongé dans une réflexion profonde, et j’insistai doucement :
— Allez, montre-moi que tu n’as rien à cacher, baisse ton pantalon.
Moi aussi j’avais envie de voir un pénis en vrai après tout. Je n’en avais jamais vu avant, sauf dans les vidéos pornographiques que mes copines partageaient avec moi.
Pol se tenait debout devant moi, fébrile comme un étudiant avant un examen. Après un moment de gêne et d’hésitation, il s’exécuta et baissa son pantalon et sa culotte pour exhiber son sexe imberbe. Je m’extasiai devant son adorable pénis, pur et innocent, vierge et intouché. Ce moment éveilla en moi une sensation nouvelle : mes seins se durcirent et pointèrent sous le tissu de mon soutien-gorge. Avec précaution, j’approchai mes doigts pour le titiller légèrement, cherchant à provoquer une réaction… qui ne tarda pas : il se dressa et se décalotta sous mes yeux, dévoilant un gland tout rose, duquel s’échappait un fin filet de liquide pré-éjaculatoire. Il rougit, gêné de bander devant moi. Je perçus sa honte. Pour le rassurer, je lui murmurai que sa réaction était tout à fait normale. Après quoi, je lui lançai :
— Ok bébé, on arrête de jouer, range-le maintenant.
Il se rhabilla, le regard encore un peu perdu, puis osa me demander, la voix tremblante :
— Est-ce que je peux te voir, maintenant ?
Je décidai de tenir ma promesse. Je soulevai ma jupe, baissai ma petite culotte et ouvris doucement les jambes. À l’époque, mon sexe n’était pas rasé, mais seulement couvert d’un fin duvet. Pour l’exciter, je laissai mes doigts parcourir ma vulve, puis séparai délicatement les lèvres afin qu’il puisse contempler l’entrée de mon trou. Il resta debout devant moi, pétrifié comme un bloc de granit, le regard perdu dans une stupeur muette. Je souris en voyant son trouble. Puis, avec tendresse, je lui dis :
— Bon anniversaire, mon Roméo. Allez, on arrête, ce n’est pas bien ce qu’on fait. Tu es encore trop jeune. Ne le dis pas à tes parents, c’est notre secret.
Je me rhabillai, sentant en moi la chaleur de ce moment partagé.
Cette histoire eut lieu un an avant que Pol n’exprime son désir de devenir un katoï, c’est-à-dire une personne assignée homme à la naissance mais s’identifiant et vivant en femme.
Un jour, alors qu’il avait quinze ans, le soleil déclinait doucement sur Chiang Mai lorsque Pol rentra de l’école avec une lumière nouvelle dans le regard. Me voyant seule dans le jardin – mes parents étant allés au marché –, il m’aborda, le souffle un peu court, comme s’il portait un secret trop lourd pour attendre davantage.
— Ovaline, j’ai quelque chose à te dire, commença-t-il, la voix tremblante mais déterminée. Je veux devenir un katoï.
Je le regardais, surprise, cherchant dans ses yeux la vérité de ces mots. Je savais que ce terme, si souvent murmuré dans les ruelles et les marchés, portait en lui une complexité profonde. Dans la société thaïlandaise, les katoï sont omniprésents, visibles à la télévision, dans les écoles, les institutions et la culture populaire, où ils bénéficient d’une relative acceptation sociale. Leur présence naturelle et assumée reflète une singularité culturelle où genre et identité s’expriment plus librement qu’ailleurs.
— Et… tes parents ? demandai-je doucement. Ils sont d’accord avec ça ?
— Ils me laissent faire.
— Comme ça ? Si facilement ?
Pol haussa les épaules :
— Ils sont allés consulter les moines du temple. Ils ont parlé longtemps. Je ne sais pas ce qu’ils se sont dit, mais quand ils sont rentrés, ils m’ont regardé autrement. Pas comme un garçon qu’ils perdaient, mais comme une fille qu’ils retrouvaient.
Je restai silencieuse un instant, puis lui dis :
— Tu as de la chance, Pol…
Il m’interrompit, un léger sourire éclairant son visage :
— Je veux qu’on m’appelle Pauline maintenant.
— Tu as de la chance, Pauline.
— Pourquoi ?
Je le pris dans mes bras pour lui faire un câlin :
— Tu as de la chance parce que tu vas être la plus jolie fille de Chiang Mai !
Je m’écartai de lui sans lâcher ses mains. J’admirai son joli minois, ses traits fins naturels, son grain de beauté provocateur sur le devant de sa joue gauche, sa peau délicate, son corps élancé, sa taille fine. Tout chez lui reflétait déjà la féminité. Puis j’essayai de l’imaginer habillé en fille, avec une robe et des cheveux longs, et je lui répétai :
— Oui, tu vas devenir la plus jolie fille de Chiang Mai.
Les mois suivants, Pauline se métamorphosa doucement sous mes yeux. Ses cheveux, autrefois courts et disciplinés, s’allongèrent en une cascade noire et soyeuse qui caressait ses épaules. Elle troqua ses pantalons contre des jupes légères, ses chemises d’écolier pour des chemisiers empreints de féminité. Je ne pouvais m’empêcher de la trouver charmante. Elle avait ce visage angélique, d’une douceur rare, presque irréelle. Ses traits étaient délicats : des yeux noirs, profonds et mystérieux, une bouche sensuelle toujours prête à sourire, et cet adorable grain de beauté sur le devant de la joue qui me faisait craquer.
Pauline était parfaite sous toutes les coutures : une bonne fille à papa, polie, charmante, innocente et timide. Elle dégageait une grâce naturelle qui captivait sans effort. Et puis, le fait de savoir qu’elle avait une bite sous sa jupe me faisait trembler d’excitation. Je pensais alors que peut-être plus tard, comme beaucoup de katoï le font, elle se ferait implanter des seins ou entamerait la procédure de changement de sexe… Mais à cette époque, à 16 ans, elle était encore jeune.
Aujourd’hui, je me suis attachée à Pauline, un attachement tendre, presque fraternel. À 18 ans, elle reste si jeune, si fragile. Plus qu’une attirance, c’est un amour protecteur qui me lie à cette fille, une sœur que je chéris silencieusement…